Depuis Zatsiroski, nous distinguons 3 facteurs de la vitesse que nous allons passer successivement en revue :
- temps de réaction
- vitesse gestuelle
- fréquence gestuelle
- + un aspect énergétique : utilisation ATP-CP.
- le temps de réaction :
Dans la réalité sportive, on rencontre 2 cas de figure :
- un temps de réaction simple (exemple du départ en vitesse),
- ou la plupart du temps, il s’agit d’un temps de réaction complexe.
Le temps de réaction simple ou le sujet n'a qu'une seule réponse possible et donc pas d'incertitude.
Le temps de réaction complexe ou l'athlète ne sait pas quelle réponse il va donner. Il y a 2 niveaux d'incertitudes, au niveau du choix de l'info et du choix de la réponse. Un signal visuel, le temps de réaction est plus long que pour un signal auditif.
Le temps de réaction est surtout un facteur inné donc peu de progression par l'entraînement.
L’entraînement du temps de réaction :
La période favorable pour développer le temps de réaction, se situe entre 6-7 et 10 ans. On constate que le temps de réaction le plus court est obtenu entre 18 et 25 ans, pour ensuite augmenter et atteindre à 45 ans, des valeurs similaires à celles de 13-14 ans.
Selon Weineck, amélioration possible du temps de réaction simple se situe entre 10 et 18% et le temps de réaction complexe se situe entre 10 et 40%.
Moyens utilisés :
Travail de la vitesse gestuelle,
Travail des synergies,
Méthode répétitive,
La centration sur les effecteurs.
- La vitesse gestuelle :
C’est le facteur qui constitue réellement le centre du problème de la vitesse.
Il existe 2 grands axes de travail pour développer la vitesse gestuelle :
- La vitesse gestuelle pure que l'on a très peu espoirs d'améliorer selon Zatiorsky et qui propose des exos prit dans le répertoire de la fréquence gestuelle.
- La vitesse gestuelle contre résistance. Il s'agit pour cela soit d'augmenter, soit de diminuer la résistance par rapport à celle de compétition (poids du corps).
- course en cote ou en descente
- course avec élastique de survitesse ou avec traineau.
Le circuit de Renshaw, joue un rôle capital dans la production de vitesse gestuelle, car il va désynchroniser les unités motrices de l’agoniste et en plus va engendrer une contraction de l’antagoniste. Grâce à un travail en force nous pourrons inhiber davantage le circuit de Renshaw.
L’entraînement de la vitesse gestuelle :
Pure : La période favorable pour développer la vitesse gestuelle pure se situe entre 8 et 12 ans.
Contre résistance : La période favorable pour développer la vitesse gestuelle contre résistance se situe entre 13 et 15 ans.
Moyens utilisés :
Pour Kuznetzov, il existe 2 méthodes :
La méthode analytique : résistance sup ou inf par rapport à la résistance de compétition. Si on veut travailler la vitesse on prendra des engins plus légers et si on veut travailler la force on travaillera avec des engins plus lourds. Plus ou moins 10% de différence avec l’engin de compétition.
La méthode d’action variable : dans la même séance il faut varier des exercices avec des résistances sup, égale ou inf à celle de la compétition.
- La fréquence gestuelle :
Selon Pradet, la fréquence gestuelle peut être défini comme la faculté de reproduire le même cycle gestuel le plus grand nombre de fois possible pendant l'unité de temps. On distingue 2 types de fréquence gestuelle:
- la fréquence gestuelle des appuis
- la fréquence gestuelle pure
Fréquence gestuelle pure : elle est impliquée lors de mouvements simples.
Fréquence gestuelle des appuis : elle est plus complexe, car elle n’est pas la seule variable puisque la force joue un rôle.
L’entraînement de la fréquence gestuelle :
Pure : 2 périodes favorables quant à son développement : entre 7 et 9 ans et 11 et 13 ans.
Des appuis : La période favorable pour développer la vitesse gestuelle pure se situe entre 9 et 11 ans.
Moyens utilisés :
L’entraînement de la fréquence gestuelle recoupe les principes de l’amélioration de la vitesse gestuelle. Néanmoins il faut rester vigilant par rapport à la barrière de vitesse. Il faudra donc varier ses exercices.
Nous avons deux possibilités pour améliorer la fréquence gestuelle :
- améliorer la qualité de chaque appui par un travail spécifique de renforcement musculaire. Exemple : gilet lesté.
- Améliorer la cadence d’enchaînement en simplifiant le mouvement, en demandant, par exemple, des montées de genoux sur place.
chez les adultes.
Nous pouvons conclure avec Bauersfeld que la « qualité » de vitesse se développe surtout entre 7 et 13 ans. A partir de là, la force jouera un rôle primordiale pour améliorer ces différents aspects, donc nous les intégrerons aussi bien dans un plan d’entraînement chez les jeunes, mais encore plus chez les adultes.
Brice TERRIER
Coach sportif, conseiller en nutrition, formateur.